Douleur musculo-squelettique dans la sclérose en plaques : un guide complet

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La sclérose en plaques (SEP) est souvent associée à des douleurs d’origine nerveuse, mais un problème important et fréquemment négligé est la douleur musculo-squelettique (MSK) – un inconfort résultant de l’altération de la mécanique du corps, de la faiblesse et de la spasticité. Ce type de douleur affecte les muscles, les articulations et les tissus conjonctifs et peut avoir de graves conséquences sur la qualité de vie.

Pourquoi la douleur MSK est importante

La SEP n’affecte pas seulement le système nerveux ; cela change fondamentalement la façon dont le corps bouge et se soutient. Au fur et à mesure que la maladie progresse, des déséquilibres se développent, entraînant un stress anormal sur les muscles et les articulations. Il ne s’agit pas simplement de « l’usure » ; c’est une conséquence directe des changements liés à la SEP. Ignorer cette douleur peut entraîner un inconfort chronique, une mobilité réduite et d’autres complications.

Comment ressent-on la douleur MSK ?

Contrairement aux sensations de brûlure ou de picotement des douleurs nerveuses, la douleur MSK se présente sous la forme de douleurs sourdes, de raideurs, de battements ou de sensibilité dans des zones comme le cou, les épaules, le dos et les membres. Elle s’aggrave souvent avec l’inactivité, des mouvements inhabituels ou des positions prolongées. Les personnes atteintes de SEP la décrivent souvent comme une douleur liée au surmenage due à un exercice intense, sauf que cela se produit lors des activités quotidiennes.

Les principaux domaines concernés comprennent :
– Raideur du cou et des épaules
– Douleurs articulaires dans les zones d’appui (genoux, hanches)
– Gêne localisée dans le bas du dos après une activité

Les causes profondes de la douleur MSK

Plusieurs facteurs liés à la SEP contribuent aux douleurs MS :

  1. Fatigue : modifie les schémas de mouvement, augmentant ainsi la tension.
  2. Faiblesse musculaire : Force les autres muscles à surcompenser, entraînant une surutilisation.
  3. Problèmes d’équilibre : Provoque des ajustements de démarche difficiles qui stressent les articulations.
  4. Défis de mobilité : Entraîne l’inactivité, l’atrophie musculaire et une douleur accrue.
  5. Pied tombant : Les modèles de marche non naturels mettent à rude épreuve les hanches, les cuisses et le bas du dos.
  6. Spasticité chronique : Les muscles tendus redistribuent mal le poids, provoquant un stress articulaire.
  7. Chutes : Fréquentes dans la SEP, elles peuvent entraîner des blessures qui ne se manifestent pas toujours immédiatement.

Diagnostiquer efficacement la douleur MSK

Un diagnostic approprié est crucial, car la SEP présente plusieurs types de douleur. Un prestataire de soins de santé :

  • Interrogatoire détaillé : Pour comprendre la nature exacte de la douleur.
  • Examen physique : Évaluation de la posture, de la démarche, de la force et de la flexibilité.
  • Palpation : Appuyer doucement sur les muscles et les articulations endoloris.
  • Évaluation des activités : Examen des activités quotidiennes, des chutes et des limitations fonctionnelles.

L’imagerie (IRM ou EMG) peut être utilisée pour exclure d’autres conditions. L’objectif est de distinguer les douleurs MSK des douleurs nerveuses ou inflammatoires, car les approches thérapeutiques diffèrent.

L’interaction de la fatigue, de l’humeur et de la douleur

La fatigue, l’anxiété et la dépression sont courantes dans la SEP et peuvent amplifier la perception de la douleur. Cela crée un cercle vicieux : la douleur limite la mobilité, l’inactivité aggrave la fatigue et les problèmes d’humeur augmentent la sensibilité. Briser ce cycle nécessite une approche holistique :

  • Sommeil réparateur
  • Conditionnement progressif
  • Soutien psychologique

Mouvement conscient et soins experts

Il est essentiel d’agir en toute conscience. Les activités de stimulation, l’utilisation d’appareils fonctionnels et la pratique régulière d’exercices de mobilité aident à maintenir la fonction. Une intervention précoce est préférable ; demander des soins spécialisés peu de temps après le diagnostic peut empêcher la douleur de s’aggraver.

Les douleurs musculo-squelettiques sont un aspect répandu mais souvent sous-estimé de la SEP. Reconnaître ses causes, ses symptômes et l’importance d’une gestion proactive est essentiel pour améliorer la qualité de vie.

Sources :
ShayestehAzar M et al. Une enquête sur la gravité et la répartition des douleurs musculo-squelettiques chez les patients atteints de sclérose en plaques ; une étude transversale. Les archives de la chirurgie osseuse et articulaire. Avril 2015.
Comprendre et gérer la douleur liée à la sclérose en plaques. Clinique de Cleveland.
Douleur et SEP. Société de SP. 1er octobre 2025.
Pied tombant. MS Confiance.
Coote S et coll. Chutes chez les personnes atteintes de sclérose en plaques. Journal international des soins MS. 14 septembre 2020.
De la Corte-Rodriguez H et al. Le rôle de l’exercice physique dans la douleur musculo-squelettique chronique : le meilleur médicament – Une revue narrative. Santé (Bâle). 18 janvier 2024.
Johnson MA et coll. Médecine complémentaire et alternative pour les douleurs musculo-squelettiques chroniques. Praticien fédéral. Septembre 2015.